Champagne Hervieux-Dumez est le premier domaine de Champagne labellisé BEE FRIENDLY, depuis le millésime 2021. Ce domaine familial de 9,5 ha n’utilise aucun insecticide depuis plusieurs années et possède 10 ruches. Merci à Clément Hervieux, vigneron pour cette interview.
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Carte d’identité technique : Sol : argilo calcaire, certaines zones sableuses Objectif de rendement : 11 400 kg/ha (73 hL/ha) Surface : 9,5 ha 10 ruches : 30-35 kg/ruche récolté à l’année (pas de nourrissement sauf si besoin avant l’hiver) Vendanges manuelles Aucun insecticide sur l’exploitation depuis plusieurs années (pas en zone flavescence dorée) |
Quelles actions sont faites à l’automne pour apporter de la ressource alimentaire aux abeilles ?
Fin septembre, après les vendages, nous effectuons des semis de trèfle blanc après les vendanges dans nos parcelles. Les semis sont effectués sur certaines parcelles qui sont bien adaptées : pas en pente et sur un sol pas trop drainant. Les semis sont effectués tous les inter-rangs.
Nous n’avons pas de semoir donc nous effectuons le semis à la volée.
Nous avons choisi le trèfle car il est bien adapté à la viticulture : il ne grimpe pas haut, et enrichit le sol en azote.
Nous avions également fait des tests de semis de trèfle incarnat d’autres années, qui avait également bien marché.
Comment entretenez-vous ce couvert de trèfles ?
Nous effectuons une tonte des trèfles seulement à partir de la fin du mois de juillet, pas avant. Le trèfle peut donc compléter toute sa période de floraison : d’avril jusqu’à fin juillet, donc 4 mois de floraison pour les abeilles !
Nous effectuons la tonte l’été pour faciliter le passage dans les parcelles au moment des vendanges.
Les trèfles sont vivaces donc peuvent être laissés plusieurs années. Nous effectuons un semis de trèfle au bout de plusieurs années quand il y a besoin.
Une jachère en fleurs, mélange composé de bleuets et de phacélie
Quelles autres actions effectuez-vous dans l’année pour apporter de la ressource aux abeilles ?
Lorsque nous arrachons une parcelle, nous la laissons en jachère une année, et semons au printemps un mélange intéressant pour les abeilles.
Cette année nous avons par exemple semé un mélange de phacélie, moutarde, mélilot, sainfoin, lotier, trèfle blanc. Semé en avril, le mélange a fleuri de mai à aout. Nous avons acheté deux sacs de 5 kg, pour une parcelle de 11 ares (1100 m²). Le cout revient à environ 110 euros pour les deux sacs de semence.
L’avantage de semer une jachère fleurie ? En plus d’apporter de la ressource aux abeilles, le mélange permet de décompacter le sol notamment grâce à la phacélie et d’apporter de la matière organique au sol.
Avant la plantation des ceps de vigne, une fauche de la jachère est effectuée et laissée sur le sol.
Quelle a été votre motivation première pour effectuer ces actions ?
La motivation première est venue de la présence de nos ruches sur l’exploitation.
Nous sommes également sensibles au fait que nos actions bénéficient à l’ensemble des pollinisateurs : nous voyons dans nos fleurs des bourdons et des papillons en train de butiner.
Nos voisins ont remarqué nos jachères fleuries et semblent bien intéressés pour faire de même.
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Regard BEE FRIENDLY Les + : l’absence d’insecticide sur l’exploitation, qui permet de laisser fleurir les couverts dans les parcelles, et les avantages agronomiques du trèfle dans les parcelles. Des pistes d’action possibles : Etudier les floraisons dans le paysage pour viser des floraisons qui pourraient compenser un manque de fleurs à une période donnée (ex : en septembre). Le suivi des miellées peut également vous y aider. Travailler pour implanter une diversité de fleurs dans les parcelles et autour des parcelles, si possible d’origine locale, pour une plus grande diversité de pollinisateurs. Enfin diffuser vos pratiques aux viticulteurs du voisinage pour plus d’impact sur les insectes pollinisateurs 😊 |
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